Nathan Lessmann termine deuxième de la Corrida d'Auch 2022 derrière Moubarik Yago, à 7 secondes du record de Djilali Bedrani. Cet exploit mérite bien qu'on en sache un peu plus sur ce triathlète qui monte.
Nathan, peux-tu te présenter ?
Nathan Lessmann, né à Auch. Collège et Lycée à Auch puis Toulouse en section sportive natation avec deux entraînements par jour jusqu’à la fin du lycée. J’ai obtenu mon BAC scientifique et j’ai commencé un DUT en électronique et informatique. J’ai arrêté la natation et je suis venu au triathlon au début pour découvrir la discipline et comme les résultats de mes premières épreuves étaient bons, je m’y suis mis à fond.
Au niveau des études, je me suis mis sur la filière STAPS et depuis 2018 je fais du triathlon, chaque année à un plus haut niveau jusqu’à 2021 et ma première participation en équipe de France en moins de 23 ans et cette année j’ai fait mes premières sélections en coupe du monde avec l’équipe de France en catégorie Elite.
J’ai maintenant une licence STAPS en entraînement sportif spécialité natation et j’ai commencé une seconde licence pour être prof d’EPS
Depuis quand fais-tu du sport ?
Je fais du sport depuis tout petit. Mes parents m’ont mis à la natation dès les bébés nageurs à l’âge d’un ou deux ans et j’ai appris à nager à 3 ans et demi ou 4 ans il me semble. J’ai toujours continué en école de natation pendant toute mon enfance jusqu’au lycée avec les deux dernières années des entraînements biquotidiens. Je suis maintenant sur le triathlon après avoir fait un peu de course à pied, notamment les corridas une fois par an. J’ai vu que ça allait pas mal et comme la natation était bien aussi, il me suffisait d’apprendre et de perfectionner le vélo.
Tu es maintenant sociétaire du Balma Sporting Club ? Pourquoi ce choix toi qui es gersois d’origine ?
En fait le club est partenaire de mon club de triathlon le Toulouse Triathlon Métropole et je ne suis pas dans un club de triathlon gersois car aucun n’évolue en division 1. Je suis donc au Balma Sporting Club pour faire quelques cross et quelques courses. Je le regrette un peu, j’aurais bien aimé représenter mes origines dans un club gersois mais c’est aussi la loi du sport et si je veux évoluer au meilleur niveau il faut que j’aille où ça se fait.
Ta spécialité est le triathlon, tu participes cependant à des courses pédestres uniquement. Est-ce que cela rentre dans tes entraînements ?
Oui, je fais la saison de cross de janvier à mars en gros et j’aime bien participer à la Corrida d’Auch, en plus c’est pendant les fêtes et je suis souvent en famille. En plus ça permet de me tester avant la saison de triathlon. Ca remplace souvent une séance que j’aurais faite tout seul avec un peu de confrontation, c’est beaucoup plus sympa. Ca permet aussi de progresser en triathlon.
Es-tu suivi par un coach sportif ?
Oui, depuis l’année dernière j’ai un coach, Fabrice Morales qui me suit sur les trois sports. Il peut donc adapter la préparation en fonction des trois sports. L’année dernière j’avais un coach par discipline mais le fait d’avoir une vision globale permet de mieux gérer les entraînements. Etre triathlète n’est pas être bon en natation, ou bon en vélo ou encore en course à pied. C’est un tout et la vision globale d’un coach unique apporte un plus.
Es-tu sponsorisé ?
Alors je ne suis pas sponsorisé financièrement mais j’ai des partenaires. En natation, c’est aussi le partenaire de mon club, c’est Zerod qui me fournit tout ce qu’il faut pour nager. Pour la partie cyclisme, c’est Giant Auch et Giant Colomiers. Fabrice Picard et Fabienne Ghirard qui me fournissent mon vélo et qui en assurent l’entretien et pour la partie course à pied, c’est le magasin Rrunning de Toulouse avec Franck Bonnemazon qui m’aide pour les vêtements et tout ce dont je peux avoir besoin. Je devrais prochainement signer avec un nouveau partenaire pour tout ce qui est alimentation.
Que gardes-tu comme souvenirs de tes épreuves internationales de cet automne.
J’ai fait une très bonne saison en grand prix division 1. En coupe continentale j’ai fait une victoire en Tunisie. Je fais 4ème au Monde Militaires donc la saison a été plutôt bonne et c’est pour cela que j’ai été sélectionné pour participer à deux coupes du monde en Asie. Ca ne s’est pas passé puisque j’ai dû abandonner la première à en Corée du Sud cause de grosses douleurs au ventre après le vélo alors que je suis sorti premier de l’eau et que j’étais avec une dizaine d’autres en tête de la partie vélo mais c’est comme ça… Pour la deuxième au Japon, j’ai attrapé le Covid une semaine avant donc j’ai pris le départ mais j’ai fini très loin.
J’ai aussi participé à la Super ligue à Toulouse début octobre ; Ma première grosse expérience au niveau mondial avec des tas de stars du triathlon. Moi j’étais là car Toulousain. J’ai pu finir la course malgré les systèmes de Cut Off qui font que si tu termines à plus d’une minute trente du premier tu es éliminé. Je finis 19e sur 22. C’était une grosse expérience.
Peux-tu nous en dire un peu sur ton entraînement ?
L’entraînement c’est assez simple. En hiver les jours se ressemblent beaucoup. Je nage 6 fois par semaine, environ 30 à 35 km par semaine (entraînements entre 5 et 6 km). Le vélo c’est entre 250 et 300 km avec une séance dure et une sortie longue. Et pour la course à pied, je cours 6 jours par semaine avec deux jours pendant lesquels je cours deux fois. Ca fait environ 90 km par semaine avec deux grosses séances dans la semaine. Le tout me fait des semaines entre 25 et 30 heures d’entraînement.
Quand les compétitions arrivent, vers mars/avril, on allège un peu.
A la corrida pédestre d'Auch tu termines deuxième derrière Moubarik YAGO mais avec un chrono de 24'59 soit à 7 secondes de celui de Djilali BEDRANI, l'international réalisé en 2016. Tu dois être heureux de ce résultat. Était-ce espéré ?
Oui je suis très content de mon résultat. En ce moment je suis à mon meilleur niveau en course à pied. J’avoue que le record de l’épreuve ne me paraît pas impossible ; Là ils sont partis à 4 très vite, j’ai mis 4 km pour les rattraper et quand ils m’ont vu la course a été un peu plus tactique et donc on a pas couru très vite pendant 1 à 1,5 km. Il a fallu que je relance au 5eme et on se retrouve à deux avec Moubarik. Si ça avait été une course du début à la fin, je serai passé sous le record. Après, YAGO était plus rapide que moi, c’est un pistard et même si j’ai essayé de passer devant à la fin, sur les 500 derniers mètres je n’ai rien pu faire.
Je suis content, ça me fait 2’57 de moyenne au kilo et il me tarde de me tester sur un 10 kilomètres
En tout cas c’était vraiment super d’être supportés par tous, amis, famille, c’est une course que je ne regrette vraiment pas d’avoir couru.
Quels sont tes objectifs pour 2023 ?
En 2023, du côté du grand prix Français, j’aimerai faire mon premier podium et d’être régulier, toujours dans le top 10 voire top 5 et pour ce qui est de l’international, j’aimerais aussi faire un podium en coupe d’Europe pour participer au circuit coupe du Monde et après je ne me fixe pas de limite car je progresse tous les ans et je sens que j’ai encore de la marge.
En ce moment je suis 210e mondial au classement World Triathlon avec peu de courses donc l’objectif est aussi d’en faire un peu plus à l’international, de les réussir toutes et rentrer dans le top 100. Ce serait génial.